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Vendredi 28 mai
Route vers l'est (Nationales 2 et 5) : A Mahambo et alentours (Fenerive, Vavatenina)
Réveil très matinal, face à la mer, et petit déjeuner dehors, accompagné d’un miel succulent (morceau de cadre de ruche). On goûte au farniente et au paradis. Quel plaisir de ne rien faire, dans un lieu paisible où les gens évoluent dans le calme et le silence. Pour dîner, on va au village avec Tô, en quête d’un resto « gasy », et on tombe sur « le Caporal » : c’est un jeune pêcheur qui propose de nous cuisiner du poisson.
On se laisse convaincre et on l’accompagne dans sa « propriété » en bord de mer, à côté de notre hôtel : un « brol » terrible, dans le jardin d’un ancien hôtel dévasté et abandonné, où il a construit sa paillotte. Vu la pluie, on a l’occasion d’entrer dans cette maison malgache, qui n’est pas des plus pauvres, mais quand même très rudimentaire : un lit, quelques étagères avec un minimum de matériel, une natte sur le sol branlant (comme toutes celles d'ici, la maison est sur pilotis)... On mange à même le sol, sur une natte, de l’excellent poisson, un cordonnier et des rougets, très bien assaisonnés par notre chef, qui carbure au rhum malgache de couleur mastic appelé « betcha-betcha »... et on rentre sous une fine pluie en ayant fait affaire pour le lendemain midi : 3 kg de langoustes au menu, qu’il ira pêcher la nuit...
Note communiquée par Mr Henri Maurel : « Le cordonnier est un poisson délicieux, mais dont les arrêtes dorsales sont vénimeuses ! Il suffit de ne pas se faire piquer ; en principe, on enlève ces arêtes dorsales et les glandes à venin avant la cuisson. J'ai déjà consommé ces poissons en grillade, sans les avoir enlevées, mais en les évitant soigneusement. A la cuisson le venin se trouvant dans les glandes devient inactif, mais je me gardais bien de les manger ».
Après-midi-sieste, puis promenade au village où on rencontre un lémurien apprivoisé qui s’empresse de sauter sur le dos de Paul, puis dans la voiture où il se met à manger les champignons qui séchaient sur la lunette arrière ! Car il y a des champignons jusqu’en bord de mer, parfois à même le sable (ici un Panaeolus qui s’est sans doute développé sur ou près d’excréments de zébus). C’est l’occasion pour Paul de retrouver ses vieux réflexes d’ancien prof sous les yeux, un peu sceptiques il est vrai, des enfants des pêcheurs du coin...