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Mercredi 12 mai
Route vers le sud (Nationale 7) : de Tana à Antsirabe
Départ matinal avec Tô, en Peugeot 505, après avoir fait le plein à une pompe Total (« la bonne essence » d’après Tô !), où beaucoup de clients, même les taxis en 4L, viennent chercher du carburant dans des bouteilles en plastique ! Le litre est à 6.600 Fmg (dans deux jours, il passera brutalement à 7.200 Fmg !). Nous avons changé des euros (grosses coupures neuves - c’est important, et vous comprendrez vite pourquoi, en manipulant des billets crasseux pratiquement méconnaissables) grâce à Mme X., qui est sans cesse sur le trottoir près du Saka et vend des nappes brodées par ses soeurs.
Direction la Nationale 7 vers Antsirabe, qui sera notre première étape. La sortie de ville est longue et pénible, puis on traverse une belle région de collines verdoyantes qui contrastent avec le rouge de la terre, avec des rizières en terrasses. Parfois, des crevasses dues à l’érosion font apparaître le sous-sol rocheux. On a envie de s’arrêter sans cesse pour des photos de la lessive au bord de la rivière, du battage du riz, des premières fleurs remarquables, des premiers zébus, etc.
Arrêt à Ambatolampy, au «rendez-vous des pêcheurs», conseillé par les guides, où le café n'est franchement pas terrible. On mange plutôt dans un petit resto chinois, un délicieux steak de zébu (pron. jébou). Visite d’un musée de papillons et d’insectes, avec des collections vraiment remarquables, au bout d’un chemin épouvantable (on s’habituera vite !). Il jouxte un petit parc botanique. Le tout a été créé par un couple de Français qui ont fondé une association en faveur d’une école : « la Cigale et la Mygale ». L’ensemble en vaut la peine, et la patronne est causante. On découvre dans la pelouse les premiers champignons : Laccaria laccata est vraiment une espèce très cosmopolite !
Route vers Antsirabe, au milieu des eucalyptus, des pins et des... mimosas : la célèbre Amanite tue-mouches s’y complaît. En bord de route, l’artisanat des petites voitures faites en métaux de récupération (cannettes et boîtes de conserve : rien ne se perd à Mada !).
Nous nous arrêtons à l’hôtel Camélia d’Antsirabe. Beau cadre, mais ambiance froide. Coprinus plicatilis, un tout petit champignon présent dans toutes les pelouses chez nous, est dans celle de l'hôtel, arrosée par le jardinier tout en sourire, lui. En ville, c’est le choc : des hommes de l’âge de Paul courent pieds nus sur l’asphalte ou les chemins empierrés pour 5000 Fmg le trajet ! On préfèrera leur payer la course sans monter dans leur «véhicule», sauf pour la photo, tant nous sommes émus par cette misère sociale. Il y en a des centaines, de toutes les couleurs.
En ville, près du marché local où les enfants flânent au retour de l’école - avec tous le même sac à dos offert par le nouveau Président - la boutique Homéopharma et son docteur très expressif , une "publicité vivante », nous font découvrir la pharmacopée locale : gouttes d’eucalyptus avec sirop de plantes pour la toux de Paul et la pharyngite de Christiane, essences pour notre fille Laurence et sa petite Marine ; essence d’ylang pour l’ami Marcel, et surtout une crème solaire indigène (car la nôtre est restée dans la valise confiée au Sakamanga, c’est malin !).