2014-1
Du 14 mai au 10 juin, Christiane m'accompagne dans mon 21ème voyage.
Comme Christiane souhaite faire un peu de tourisme, on se renseigne d'abord pour un possible trip le long de la côte Est, vers le Nord, en direction de Mananara puis, éventuellement de Maroantsetra, le paradis de la vanille (cf. le magnifique reportage "Voyages à Madagascar" de l'émission Thalassa sur FR3, le 9 mai 2014). Outre le prix demandé (100.000 Ar./pers.) pour prendre place à bord d'un gros 4x4, nous sommes dissuadés par les conseils de Malgaches qui nous affirment que ce sera trop aventureux et extrêmement fatigant - sans compter le temps nécessaire: plusieurs jours pour les 250 km du trajet, notamment à cause des bacs à prendre pour traverser de nombreux cours d'eau. Le plus rédhibitoire: le voyage a surtout lieu de nuit et on ne verra donc pas grand chose des magnifiques paysages annoncés par le guide de Bruno de Bay, "Madagascar - Guide des pistes Nord", L'Harmattan, Paris, 2006, pp.46-49. Autre possibilité: la région de Diego Suarez (Antsiranana), mais il faudrait prendre l'avion car c'est vraiment loin, tout au nord de l'île... Nous optons pour une solution "moyenne" : Mahajanga, sur la côte Ouest, considérée par beaucoup de touristes comme une ville agréable.
Accueillis par Héry et Nary à notre arrivée à Tana, nous découvrons leur nouvelle maison, où nous pourrons laisser l'essentiel de nos bagages; après une bonne nuit, nous sommes d'attaque pour un voyage de 12h en taxi-brousse, car il y a 600 km à parcourir, de jour pour profiter des paysages. Le voyage sera long et pimenté d'aventures : à l'arrêt de midi dans une gargote, j'oublie ma veste sur le dossier de ma chaise... avec dedans notre téléphone portable. Qu'à cela ne tienne, le chauffeur donne un coup de fil et je récupèrerai le tout le lendemain matin à la gare routière de notre destination ; après 400 km, arrêt pipi ? Si on veut, mais il s'agit surtout de changer le pneu arrière droit dont l'armature en fils gicle à l'extérieur. Le chauffeur avouera que c'était déjà un peu comme cela au départ de Tana, mais qu'il a "gagné" quelques centaines de km ! Il n'y a pas de petit profit...
A Mahajanga, on a réservé "Chez Tranquillle" (il n'y a pas de faute d'orthographe !), une excellente adresse à 300 m du gros baobab, emblème de la cité : la chambre est propre, à prix démocratique (13 euros), la nourriture de qualité, le Wifi gratuit, etc... il y a même une piscine, très agréable dans une ville réputée pour être la plus chaude de Mada. Un seul point noir : les moustiques, bien plus harcelants qu'à Mahambo. En ville, une "nouveauté" : de nombreux tuk-tuk jaunes, comme en Thaïlande, concurrencent les pousse-pousse en vélo et les taxis. En allant rechercher ma veste à la gare, nous faisons connaissance avec Pamphiline, qui attend chez sa coiffeuse : elle se propose pour recoudre un bouton de ma chemise. Voilà comment, à Mada, on se fait des copains ! Car nous rencontrerons toute la famille : sa maman, mais aussi sa fille Paméla, son gendre Jean-Christophe et leur adorables petites jumelles.
C'est ensemble que nous allons visiter le Cirque Rouge, un site recommandé par les guides de voyage, avant de partager "Chez Carlsson", en bord de mer, un délicieux gros poisson.
C'est la saison des avocats, qui sont vendus à même les trottoirs de la ville et, comme on dit, c'est une "tuerie" ! L'aspect le plus séduisant de Mahajanga est sa "promenade des Anglais", sur "le bord", comme disent les gens de là-bas. On y déguste, à la tombée du jour, de petites brochettes de zébu, des sambos avec des achards, des crêpes, des bananes grillées, et même des glaces.
On note à Mahajanga la présence d'une importante communauté musulmane, paisible. L'accès à une mosquée se fait sans problème. On aurait voulu se rendre de l'autre côté du fleuve, à Katsepy, voir le célèbre phare, mais cela s'avère trop compliqué. On se contentera de balades en ville et de ses marchés, et on repartira vers la "petite plage" où on se laisse tenter par un repas de midi préparé par une imposante mamma qui nous cuisine un gros poisson tout frais. On profite aussi au maximum de la piscine de l'hôtel, où Pamphiline vient nous faire un coucou la veille de notre départ.
Le retour sera plus agréable que l'aller, dans un Mercedès Sprinter où on a bien plus de place pour les jambes. On arrive cependant trop tard pour retrouver Nary et Héry, et c'est à l'hôtel Anjara, tout près de la gare routière d'Ambonivona qu'on passe la nuit.
Le lendemain, dès 7h, nos amis sont là avec nos bagages restés chez eux. La route vers Tamatave est longue et tortueuse, et la musique tonitruante nous tape sur le système. A 16h, arrivée à Tamatave : on a de la chance, car un taxi-brousse part très vite et nous arrivons à Mahambo alors que le soleil vient tout juste de se coucher. La brièveté des jours nous change des longues soirées de chez nous en cette saison... Mon gardien Paul et sa soeur Vavrina nous attendent avec un "bol renversé" et beaucoup de gentillesse. Malheureusement, la batterie (achetée neuve en novembre dernier !) reliée au panneau solaire ne fournit plus d'énergie après un quart d'heure. Fara et Faly s'annoncent pour le lendemain matin. Ce qui nous frappe dès l'arrivée c'est que le temps est... frisquet. On supporte le pyjama et même un drap, voire certains jours, pour Christiane, une petite couverture : du jamais connu ici.
Le lendemain, Fara et Faly sont assez dépités de devoir nous annoncer divers "désastres" : défectuosité de la batterie de la maison - il est trop tard pour faire jouer une quelconque garantie et il faut en racheter une nouvelle - destruction de mon système à 4 lampes à leds, prêté au campus - la batterie est chez Faly, les lampes laissées dans leur boîte en carton ont été attaquées par les rats, le panneau solaire est... où ? - défection de quelques pensionnaires au campus Mitsinjo (pourquoi ?), dont plusieurs lampes solaires Ikea sont cassées ou ont disparu. Bref, un moment de découragement, cela arrive. Heureusement, le scooter laissé aux bons soins de Raoul démarre au quart de tour, Gérard B. et Emile O., qui viennent dire bonjour, sont toujours aussi sympas...
Quoiqu'ayant tenu chaque jour mon journal de bord comme à chaque séjour à Mahambo, une énumération chronologique de nos faits et gestes serait fastidieuse. Vous lirez donc plutôt les événements saillants qui justifient commentaires et réflexions.
Le petit déjeuner sur la terrasse est toujours un des meilleurs moments de la journée, mais il est souvent interrompu par des visites, ce qui nous donne l'occasion de partager le pain et diverses gâteries apportées de Belgique : confiture de fruits inexistants ici (myrtilles cette fois) mais surtout, ce qui a le plus de succès, du "sirop de Liège" (pommes/poires) dont se régalent les plus jeunes. Les Malgaches préfèrent le thé au café. En l'absence de frigo, on doit faire des courses chaque jour au marché, pour de la viande ou du poisson, des légumes (y compris, cette fois, du chou-fleur), des fruits : c'est le moment des agrumes. Chaque jour aussi, un ou deux bains de mer ponctuent la journée ; grâce à la gentillesse de Véro et Paul S., nous pouvons traverser leur propriété pour atteindre notre plage favorite. La mer est toujours délicieuse, propre, calme, sûre et nous sommes la plupart du temps seuls sur la plage !
Pas de problème dans les familles parrainées : tout le monde est en bonne santé, sauf la grand mère de Jean-Claude qui souffre de ses problèmes cardiaques récurrents, pourtant soignés par des médicaments que me procurent Claudine et Noëlson A., le couple du pays d'Orléans qui a logé quelques jours dans la maison et m'a fait de nouveau parvenir ce qui convient pour elle.
Nous rendons visite pratiquement chaque jour aux jeunes hébergés sur le campus MITSINJO. Dès le samedi de notre arrivée, ils organisent avec Fara et Faly un repas pour nous, en compagnie de leurs parents qui ont été invités pour la circonstance. Le site est bien entretenu, ainsi que l'intérieur des maisonnettes. Ce sera "le jour le plus froid", et il faut garder la veste à table sous le kiosque.
"Aide-toi, le ciel t'aidera". Conformément à cet adage, j'ai décidé que les parents des jeunes accueillis sur le campus devaient donner chaque mois une petite participation financière (2.500 Ar. = 0,80 €), pour qu'ils se sentent responsables de leur adolescent, cette participation étant destinée au salaire du gardien du site, Thierry. Fara me signale bien vite que beaucoup de parents renâclent et se défilent. Que faire ? Après interviews, il s'avère que le premier problème est... la nourriture ! La plupart des jeunes n'ont que leur maman, chargée d'enfants, dont les pères, quand ils sont connus, sont partis ou inefficaces (la boisson fait des ravages !). Ou bien les jeunes doivent travailler pour gagner de l'argent afin de nourrir les autres enfants de la famille. Quelques parents ont quand même payé partiellement. Voici ce que j'ai trouvé comme "solution" : je paierai à chaque élève présent, une semaine sur deux, les 10 kapoks de riz qui lui sont nécessaires du lundi au vendredi. Comme ils sont pour le moment 14 (4 sont partis, mais le frère de Robert, Franky, rejoint le groupe), cela représente, pour ce mois de juin, 140 kapoks x 2 à 1.650 Fmg le kapok, soit une trentaine d'euros. Le calcul devrait être vite fait par les parents. S'ils veulent que leur enfant reçoive cette nourriture, ils doivent payer leur participation (bien inférieure à la valeur du riz accordé) pour le salaire du gardien. Fara se chargera de la distribution des rations. Pendant les vacances scolaires, le système n'aura pas cours, mais je devrai assumer la totalité du salaire du gardien du site ! Bref, seule une certaine discipline permettra de continuer l’œuvre entreprise, sinon le découragement s’installera suite aux déceptions rencontrées, et le projet risquerait de tourner court. De même faut-il que le matériel des maisonnettes (table, tabourets, matelas, lampe, miroir, etc.) y reste attaché : les dons ne peuvent pas être infinis et les objets cassés ne seront pas remplacés. Ce que le règlement du campus doit essentiellement développer, c'est le sens civique et le respect des autres et de l'environnement.
Presque chaque soir, il y a un moment de cinéma, avec le petit picoprojecteur qui fonctionne aussi bien qu'au premier jour, pour des films d'animation que notre gardien Paul ne raterait pour rien au monde... Après le départ des jeunes spectateurs, nous mangeons paisiblement (à l'intérieur, puisqu'il fait noir dès 17h30'). Une aubaine : j'ai pu faire réparer à Fénérive-Est, la ville la plus proche de Mahambo, le système à 4 lampes à leds, qui est très efficace pour diffuser une luminosité suffisante dans la salle de séjour et la cuisine. Puis nous nous mettons au lit avec, sur une tablette - il a fallu racheter une nouvelle batterie de voiture pour pouvoir recharger, pendant la journée, les petites batteries de ces deux appareils, ainsi que celle du téléphone portable, -, un numéro de la série américaine "Boardwalk Empire", qui se passe à Atlantic City au moment de la prohibition. Ambiance...
Le campus MITSINJO et ses objectifs
On s'était mis en tête de faire quelques petits cours aux élèves du campus, en français et en anglais ; on doit vite déchanter : leurs bases sont si ténues qu'on en restera à de l'élémentaire, du niveau de l'école primaire. Le rêve doit céder la place au réalisme : nous avions rédigé et imprimé (chez Rakams à Fénérive) de petits textes et exercices en français et en anglais. Il s'est vite avéré que nous placions la barre trop haut, et que les jeunes collégiens ne comprennent qu'un minimum de français et ont des difficultés même pour des calculs de type école primaire. Le niveau du CEG est très faible, et le nouveau directeur, Mr Solo, ne semble pas en être très affecté, comme d'ailleurs de l'état des locaux et des bancs (rares sont ceux qui sont complets et non cassés). Il ne connaît même pas la date de la prochaine rentrée scolaire... Nous devons donc revoir à la baisse nos objectifs pour Mitsinjo. Si les élèves ont envie de progresser en langues et d'aller à l'école le plus longtemps possible (pour pouvoir espérer avoir un bon métier plus tard), c'est déjà une bonne base. Les deux autres conditions pour être admis, formulées explicitement dans la lettre au maire de Mahambo (voir 2013-suite) restent bien entendu d'actualité : être de famille modeste et habiter loin de l'école. Il faut se rendre à l'évidence : nous n'avons pas la possibilité d'agir au niveau de la gestion de l'école... Une satisfaction : il y a maintenant des poubelles (gros bidons jaunes d'huile de palme qu'on a étêtés - suite à notre démarche début décembre 2013 ?) et, quand nous sommes arrivés, la pompe fonctionnait et les deux WC étaient dans un état de propreté correcte, mais Fara avouera être passée par là avant notre arrivée...
Pour compléter l'équipement, j'ai acheté une plaque de contreplaqué que j'ai peinte avec de l'ardoisine et que Raoul a très amicalement renforcée avec un cadre. Cela sera plus économique, avec de simples craies, que le tableau blanc avec des marqueurs... qui sèchent ou disparaissent ! J'avais apporté des maillots de bain pour les jeunes, ayant constaté lors de mon précédent séjour qu'ils n'en n'avaient pas. Déception: seuls 5 d'entre eux ont répondu à notre invitation de baignade à la plage distante de moins d'un km. La plupart des maillots restent disponibles pour une prochaine tentative. Les Malgaches ont vite froid, et comme c'est pour eux le début de l'hiver, la mer ne les tente pas, alors que c'est pour les touristes vazaha un attrait essentiel en vacances !
Christiane a voulu prendre en charge l'équipement de la maison de mon gardien, qui y loge avec son jeune frère Kamisy : nouveau lit, nouveau matelas et drap + couverture (les Malgaches ont froid en cette saison d'hiver pour eux !), table, tabourets et étagère, réparation de la petite terrasse. De mon côté, j'ai fait réparer la maison de Zoë, la toiture essentiellement, et je suis fier d'avoir réussi à la persuader de reculer la clôture qui sépare la maison de zébus dont les déjections, préjudiciables à la santé de Mirindra et Rivela, jouxtaient tout un côté.
Question : existe-t-il des valeurs universelles qu'on peut avoir la prétention de promouvoir, quels que soient la culture et les modes de vie traditionnels ? J'ai tendance à répondre franchement OUI quand il s'agit de l'hygiène et du souci de l'environnement, en relation l'une avec la santé (notamment des jeunes enfants), l'autre avec le respect de la nature. Beaucoup de Malgaches n'y sont pas spontanément sensibles, même s'ils sont préoccupés (surtout les femmes) de porter de beaux habits le dimanche pour aller à l'église encore davantage que pour sortir au bal-poussière le samedi soir et faire la fête (ils ne ratent pas une occasion !). Et la gestion des déchets ? Il n'y a pas que le "bio", mais du plastique d'emballage, du fer d'une boîte de conserve, une bouteille non consignée, un briquet à gaz vide, etc. Comme aucun service de collecte n'est organisé, et qu'il n'existe pas de décharge publique, on n'a qu'une solution : brûler ce qui peut l'être et faire un trou dans le fond du jardin pour y enterrer tout le reste...
Nous avons l'opportunité de nous rendre à Tamatave avec la voiture d'Emile de Foulpointe. C'est l'occasion de faire un petit déjeuner royal, "Chez Bruno", dont la pâtisserie vaut celle des meilleures boulangeries de Belgique. Le bazar bé nous permet d'acheter de la vanille pour les amateurs de chez nous, sans oublier quelques objets d'artisanat. Au Score, un (petit) grand magasin, on trouve des produits d'importation, comme du ketchup et des poulets de chair. A "La terrasse", la nourriture est bonne, même si le service est très lent. Il est vrai que l'établissement, tenu par une chinoise, a beaucoup de succès...
Restons dans le registre alimentaire : à la maison, nous faisons du jus naturel de corossol (on le passe au "chinois" et on ajoute de l'eau) et de la confiture de grenadelles (fruits de la passion) et d'oranges sauvages, deux réussites que même les Malgaches apprécient lors des nombreuses visites que nous recevons. Pour ce qui est de la viande de zébu, nous sommes acquis au hachis (fait directement avec le morceau acheté au poids), car le steak est toujours coriace vu que la viande n'a pas eu le temps de reposer au frigo. Les hamburgers ou la sauce bolognaise sont délicieux. C'est la saison des avocats et ils sont excellents, sans même avoir besoin d'une vinaigrette : on peut les manger nature comme s'il s'agissait d'un fruit (ce qui est d'ailleurs le cas !), et... ils sont gros ! Quant aux légumes, ils ont le vrai goût de "dans le temps" : croquer une carotte est pour moi un coupe-faim de luxe.
Il était temps de curer les canaux à l'arrière de OLATRA, car une partie du terrain devenait trop fangeuse. Deux jeunes gaillards sont embauchés et ils ne ménagent pas leur peine ; naturellement, les grenouilles perturbées nous le feront payer la nuit suivante !
Un décès au village nous donne l'occasion de participer à la cérémonie de soutien à la famille : des dizaines de villageois sont assis dehors pour soutenir moralement la famille éprouvée. Il est de tradition de manifester sa solidarité par une enveloppe avec un billet.
Nous avons décidé une journée d'excursion "en brousse", avec le scooter : quand on va vers Foulpointe, quelques kms avant le gros bourg, une piste part vers la droite et l'intérieur des terres, le long de la rivière Onibe, en direction d'Ampasimbe. Curieusement, cette "route" est... à péage ! Nous aurons quand même du mal pour les tronçons en pente, où des pierres ont été ajoutées au sol sablonneux : notre petit véhicule tressaute pitoyablement. Mais l'effort est payant, quand nous arrivons au village "bout du monde" où de nombreuses échoppes vendent les casquettes à la mode pour le moment : mon gardien Paul a succombé il y a quelques jours déjà, au marché de Mahambo !
Et puis, il y a une belle cascade (qu'on ne peut atteindre qu'à pied), au milieu de massifs de gros bambous vraiment impressionnants. Cette excursion est aussi l'occasion de faire quelques découvertes botaniques, du tulipier du gabon à un fruit que nous n'avons pas encore pu identifier. Comme c'est la saison des ramboutans (ce que les Malgaches appelent le "litchi chinois"), on goûte ce fruit qui évoque le hérisson : la chair ne se détache que très difficilement du noyau et c'est galère pour profiter d'un goût moindre que le litchi traditionnel de novembre (qui est le vrai Litchi sinensis, mais il ne faut pas le dire !).
Les comptes avec Fara prennent chaque fois du temps, car elle les tient avec une rigueur sans faille. Il faut, outre l'ardoise des mois écoulés, prévoir une cagnotte pour les différents postes nécessaires en attendant mon prochain retour fin novembre : le salaire de mon gardien, celui du gardien du campus, les frais d'écolage pour la rentrée en octobre, le riz pour les jeunes pendant 6 semaines, les éventuels frais médicaux pour les familles parrainées, etc.
C'est le dimanche 8 juin que nous prenons un Mercédès Sprinter qui fait la route de Fénérive à Tana : aubaine car cela nous dispense de changer de véhicule à Tamatave. Nous laissons nos "trésors" (scooter et petit vélo pliant amené dans une valise (!), système de lampes à leds, batterie et convertisseur, bonbonne de gaz, lampes Ikea) à la garde de nos amis Faly et Raoul : c'est ici l'occasion de les remercier car, sans eux, nos séjours à Mahambo seraient bien plus difficiles ! Si le voyage de nuit jusque Tana est éprouvant, le petit déjeuner est réconfortant à la cafétéria des vols nationaux de l'aéroport d'Ivato. Le vol jusque Paris se passe dans d'excellentes conditions avec Corsair, et l'ami René est fidèle au poste pour nous accueillir à Orly et nous héberger. Il fait plus chaud à Paris et en Belgique qu'à Madagascar et le principal sujet d'actualité est que des grelons énormes se sont abattus dans plusieurs coins de chez nous. Nous sommes à la maison, avec notre petite Panda, le mardi 10 juin un peu avant 16h. Ce qui fait tout de même 48 heures de voyage...