2013-3

Mon 20ème séjour à Mahambo (du 21 novembre au 10 décembre) a vraiment répondu à mes attentes. Outre le fait de revoir mes amis malgaches, en particulier la famille de Fara et Faly, celle de Raoul, et les familles des enfants pris en charge pour les frais scolaires et médicaux (Jean-Claude, Vola, Mirinda et Rivela, les enfants de Juliette et Raymond et ceux de Françoise), j'étais impatient de voir comment fonctionnait le campus MITSINJO, mis en chantier tout au long de cette année 2013 ; les premiers élèves accueillis début juillet étaient des "précurseurs"; c'est à la rentrée de début octobre que les choses se sont mises en place, grâce au travail inlassable de Fara surtout.

Aucun problème pour le voyage, toujours avec Corsair, qui m'a attribué la carte GOLD en tant que client fidèle : ce n'est pas rien, car j'ai droit à un 2ème bagage en soute: 23 kg supplémentaires ! A Ivato, le visa est toujours gratuit, pour les séjours de moins de 30 jours, et la taxe d'embarquement (voir mon voyage en juillet) a été supprimée. Grâce à mon ami Nary, j'aurai une place dans un car Vatsy, après avoir flané à la cafétéria des vols nationaux... qui malheureusement ferme à 14h. Le tarif de la navette est repassé (pourquoi ?) à 10.000 Ar., mais il me faut ajouter 5.000 Ar. pour les deux derniers km afin de rejoindre la gare routière, à cause des encombrements dus au marché du mercredi. Nous quittons la capitale sous une pluie battante, normale en cette saison. La sortie de la ville est particulièrement pénible, comme tout le voyage d'ailleurs vu l'état de cette route aux mille virages, et la sono tonitruante : impossible de fermer l'oeil.

A Tamatave, Andréa mon ange gardien me permet de prendre une douche et un petit déjeuner. Je suis à peine revenu à la gare routière qu'un taxi-brousse part, sous un soleil qui darde déjà. La route est en réparation, mais il reste un fameux tronçon à achever avant Foulpointe. L'accueil à Olatra est toujours aussi chaleureux, avec Paul mon gardien et sa famille, puis Fara et Faly arrivés avec de quoi manger et de la THB fraîche. On part rapidement à Mitsinjo, pour constater des lieux bien propres, y compris le bureau d'accueil nécessaire, me dit-on, pour les visiteurs, installé dans la maison "Jacques".

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L'entrée du campus Mitsinjo

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Dans la maison Jacques, un bureau d'accueil

Je suis invité à un repas de bienvenue le lendemain midi : Fara s'occupera de tout. Après récupération de mon scooter chez Raoul, qui me l'a gentiment gardé, premières emplettes chez Dimla, car tout manque à la maison, et au marché. Comme c'est la saison des litchis, j'en reçois déjà en cadeau de Suzy, ma charmante voisine. Baignade dans une mer un peu agitée, mais chaude, puis souper sommaire et... pas de cinéma ce soir, car je suis trop fatigué.

Avec Gérard B., j'ai l'occasion d'aller dès le lendemain à Fénérive-Est en 4x4, afin de ramener quelques courses volumineuses : un matelas pour remplacer le mien installé dans la maison "Marité et Marcel" pour les deux professeurs, une nouvelle batterie à coupler avec mon panneau solaire, de grandes bouteilles de boissons sucrées pour les jeunes ce midi ; je prends aussi le temps de photocopier au cyber-café tout le "dossier Mitsinjo" de Fara (75 pages !), prenant ainsi conscience du gros travail accompli par elle et son équipe pour satisfaire aux obligations administratives du projet : on y reviendra.

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Les deux professeurs devant leur maison

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Ambiance sous le kiosque pour faire la fête

Le temps de midi, avec les tables dressées sous le kiosque qui a été doublé en longueur, est un pur bonheur, en compagnie des 18 garçons et filles souriants et le regard pétillant... Sans oublier Amélie et Vola, qui habitent en famille avec Thierry, le gardien du site.

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On est bien à l'ombre pour ce repas d'accueil

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Thierry avec Amélie et leur petite Vola

Il est nécessaire, semble-t-il, de clôturer le terrain de Mitsinjo, et le travail est bien avancé, après avoir racheté 800 gaulettes, sous la houlette de Thierry et de Gérard, le papa de Catherine, une des élèves hébergées. Ce ne sera cependant pas terminé à mon départ, car... il manque encore des gaulettes !

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Gérard et la clôture en gaulettes

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Un giroflier offert par Faly, pour le jardin de OLATRA

Il n'a pas plu ici depuis longtemps et tout est à sec, y compris la mare dans le fond de mon jardin. Quant au soleil, il est terriblement présent ! Heureusement, ma terrasse a été bien conçue pour que la chaleur soit supportable à l'intérieur du bâtiment. Les bidons de 20L de "rano tsara" (eau potable, à mon sens tout aussi bonne que l'Eau Vive et d'un coût 20 fois moindre) ne font que passer, vu la quantité qu'il faut boire chaque jour et les besoins culinaires. Il faut bien arroser le petit giroflier que Faly m'a offert pour compléter la végétation du jardin de ma maison, mais les orchidées, elles, aiment la chaleur et le soleil. Le chemin qui va de ma maison à Mitsinjo est complètement à sec aussi, et je peux y accéder en scooter : rien à voir avec la situation de janvier, quand on a pris la décision de construire un pont entre le CEG et le campus. A noter que ma voisine Vavrina a édifié une petite aubette qui lui permet de "faire gargote" certains jours, pour les centaines d'élèves qui passent devant, en route vers le CEG.

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Une splendide orchidée dans le jardin

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Vavrina tient gargote, avec sa sœur Mamymarinette

Grâce à Vero et Paul, voisins de l'ancien établissement des "Orchidées" d'avant le nouveau gérant peu accueillant, et à leur charmant gardien Etienne, j'ai accès chaque matin très tôt, et chaque soir au coucher du soleil, à "ma" plage habituelle.

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Etienne, très fier de ses zébus

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Malgré la tache dans ses cheveux, Kamisy, le petit frère de mon gardien, garde le sourire

Presque chaque jour, un problème médical se présente, tantôt pour Kamisy qui a "tabasec" (mot malgache pour désigner une attaque du champignon parasite Candida albicans, dans ce cas-ci au niveau des cheveux), tantôt pour Vavrina (abcès dentaire) ou la toute petite Rivela de Zoë (fièvre pendant la nuit), tantôt pour un élève du campus : le cas de Charles Boutrique est significatif : ce grand garçon de 18 ans est souffrant et je l'emmène sur mon scooter chez la doctoresse Marthe, au dispensaire du village ; elle diagnostique... une malnutrition que nous allons soigner avec... du porc bien gras, des haricots verts et du sucre !

La petite Rivela de Zoë a maintenant huit mois

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La maman de Charles est venue lui rendre visite dans la maison André

Comme c'est la saison des litchis, j'en fais de la confiture très parfumée ; chaque jour, je reçois de mes amis malgaches tantôt une main de bananes, tantôt un ananas, des mangues (celles de l'arbre de mon jardin sont encore vertes), un bouquet de litchis, un corossol, ou même quelques grenadelles (fruits de la passion), les premières de la saison ; Marguerite m'a même partagé des langoustes ! Au niveau culinaire, je maîtrise à présent la cuisson des frites "à la belge", sans friteuse mais à la poêle dans l'huile en vrac locale. J'ai par ailleurs découvert que le boucher Mora-Hena du marché prépare avec soin la viande hachée de zébu, et que c'est parfait pour les spaghettis bolognaise !

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La boucherie Mora-Hena, sous la halle du marché

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Chez Gérard, je suis reçu comme un roi

Dans les premiers jours après mon arrivée, je suis un peu accaparé par les tâches matérielles : déballage et rangement des bagages, y compris du coffre vert où j'ai quelques "réserves" et matériel à remettre en service, distribution des vêtements apportés, problèmes techniques (nouvelle batterie pour le panneau solaire, nettoyage répété des pinces rouillées, cadenas pour remplacer la serrure cassée de la porte vers le dessous de ma maison où je range mon scooter pour la nuit). Presque chaque soir, il y a cinéma : au cours de ce séjour, ce sont essentiellement Paul et les enfants de la famille de Françoise qui forment le groupe des spectateurs. Les dessins animés ont la part belle : "Les Schtroumpfs et le cavalier sans tête", "Kung Fu Panda", "L'âge de glace".

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Les baguettes pour le petit déjeuner

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Beaucoup de légumes aux repas principaux

Parmi les moments excellents d'un séjour-type, outre les rencontres multiples avec les Malgaches, les baignades chaque matin et soir, le moment de grâce du petit déjeuner et les moments calmes où, seul sur ma terrasse, je peux rédiger mes comptes rendus quotidiens, je dois signaler les invitations reçues et lancées avec quelques amis qui me sont plus proches parce que les échanges avec eux, en français, sont plus faciles : outre Fara et Faly, vus pratiquement chaque jour, il y a Raoul et sa compagne Santa, Gérard et son fidèle Gaston - cet énorme chien lui permet de laisser sa voiture ouverte en pleine ville, même à Tamatave : aucun Malgache n'oserait s'en approcher, tant Gaston est impressionnant de taille ! - et Emile de Foulpointe.

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Visiteurs sur la terrasse...

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... ou posant dans le jardin pour recevoir leur photo à mon prochain séjour

Je dois avouer qu'à cause de la langue, mes contacts avec les Malgaches du coin, qui viennent volontiers "faire visite", la plupart du temps accompagnés d'enfants, sont quand même assez limités, alors qu'avec quelques amis, j'ai des conversations souvent très enrichissantes sur le plan humain et culturel...Parfois se présentent des occasions de courtes rencontres avec des vazaha en voyage touristique : là encore, ce sont des moments d'échanges fructueux.

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Transcription du Notre Père en malgache...

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... mais aussi en anglais !

Au campus Mitsinjo, lors de mes nombreuses visites, très tôt le matin, pendant le temps de midi, ou encore en repassant de la baignade vespérale, j'ai eu la possibilité de faire connaissance avec chacun et chacune et de donner quelques "cours" rudimentaires de français et d'anglais. Ainsi, nous transcrivons, avec l'aide du tableau blanc aménagé par Faly, le "Notre Père" en malgache, en français et en anglais. Un mot d'explication s'impose : dans le "règlement intérieur" rédigé par Fara, le point n°1 encourage les jeunes à "prier chaque jour". Saisissant l'occasion de leur expliquer que Jésus n'a enseigné à ses disciples qu'une seule prière, il m'est apparu très important de la prendre comme objet d'exercice trilingue, y compris pour moi, je dois vous l'avouer !

La prière de Jésus(Mat, VI, 9-13)

Rainay Izay any an-danitra, hohamasinina anie ny anaranao. Ho tonga anie ny fanjakanao. Hatao anie ny sitraponao etỳ an-tany tahaka ny any an-danitra. Omeo anay anio izay hanina sahaza ho anay. Ary mamelà ny helokay tahaka ny namelanay izay meloka taminay. Ary aza mitondra anay ho amin'ny fakam-panahy, fa manafaha anay amin'ny ratsy.

Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal.

Our Father in heaven, hallowed be your name, your kingdom come, your will be done, on earth as it is in heaven. Forgive us our debts, as we also have forgiven our debtors. And lead us not into temptation, but deliver us from the evil one.

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Le règlement intérieur de Mitsinjo, établi par Fara...

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... n'interdit pas de découvrir une réussite aux cartes !

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Les jeunes s'affairent au ménage...

… et à la cuisine, dans les 4 endroits prévus pour cela

Toujours à propos du campus, j'ai dû faire visite auprès de l'Inspecteur Principal de Police à Fénérive, pour expliquer cette initiative inhabituelle pour un particulier ; d'habitude, ce sont les ONG qui prennent en charge ce type de projet. C'est lui qui nous a conseillé, à Fara et moi, de rencontrer au tribunal de Tamatave Mme la Juge des Enfants. Tous deux nous ont accueillis très positivement, en considérant les certificats (de bonne conduite, vie et moeurs) et l'attestation de l'école secondaire belge où j'ai passé toute ma carrière d'enseignant. Nos deux couples (Fara et Faly, mon épouse Christiane et moi) sommes considérées non comme association - heureusement, car les contraintes administratives ne sont pas minces - mais comme "familles d'accueil", étant entendu, nous a-t-il été bien précisé, que nous sommes responsables de ces jeunes mineurs du lundi au vendredi : fameuse responsabilité, que nous acceptons d'assumer en faisant confiance aux jeunes eux-mêmes, aux professeurs qui logent sur le site et... à l'avenir. Nous avons pour cela signé une procuration réciproque pour la gestion de Mitsinjo, que ces autorités ont promis de venir visiter prochainement.

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Sous le kiosque, on travaille aussi...

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On plante du riz avant de jouer au volley !

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Equipements achetés à Fénérive-Est

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C'est ici la pleine saison des litchis

De nombreux achats sont encore faits à Fénérive, notamment des braseros, des supports-trépieds, des casseroles et des assiettes en inox, des brosses pour pieds, des miroirs, des éponges en fer,... sans oublier un ballon de foot. A noter particulièrement : un couple malgache-Vazaha, Cathy et Michel L., habitant à Tana, venus à Ylang Ylang chez leurs amis Fara et Faly, sont venus visiter Mitsinjo et ont proposé d'acheter un filet de volley et le ballon ad hoc ; Fara et Faly, partis là-bas quelques jours pour participer à un mariage, l'ont ramené en taxi-brousse et on a pu l'installer sur le terrain avant mon départ.

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Un étrange bolet autour du cocotier du jardin

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Remplacement du toit de la maison du gardien Paul

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Jour de marché à Mahambo

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Taxi-brousse typique, y compris sur le toit !

En vrac, quelques autres événements saillants pendant ce 20ème séjour. Vous savez que je ne peux résister au plaisir de vous montrer l'un ou l'autre champignon de Mada : ce bolet est, vu le temps très sec, un des rares que j'aie aperçus. Il était rose au-dessus du pied, de chair douce et donc sans doute comestible, mais je n'ai pas le goût du risque inutile. Il a fallu remplacer la couverture en feuilles de ravinala (on appelle cela du ravpounj) du toit de la maison de mon gardien. C'est beau à voir la manière dont les Malgaches travaillent, courageusement, et avec dextérité, assis sur d'improbables échafaudages en bambous... Au marché bi-hebdomadaire (mardi et jeudi), j'ai emmené les 17 jeunes de Mitsinjo pour leur acheter un vêtement au choix ou des chaussures, d'une valeur semblable pour chacun(e) : aucune récrimination ni exigence ! La gentillesse des jeunes m'a fortement impressionné. Observez aussi la variété du chargement d'un taxi-brousse : vous comprendrez pourquoi les chauffeurs réservent un petit billet aux policiers qui vont sûrement contrôler s'il n'y a pas surcharge !

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La pompe du CEG encore en panne, faute... d'un joint !

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Est-il possible d'écrire sur ce tableau, ou de lire ce qui est écrit ?

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Une poubelle à ciel ouvert...

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... et des bancs souvent cassés dans les classes

Au CEG, le Directeur a changé : Mr Charles a été remplacé par Mr Solo. Je l'ai invité à la maison, pour pouvoir faire sa connaissance et initier de bonnes relations. Il est plein de bonne volonté, mais se sent novice dans une fonction qu'il n'exerce que depuis deux semaines. Comme la pompe du CEG est en panne (à cause du joint, comme précédemment), je lui promets que Faly va s'en occuper rapidement. Suite à une visite en solo, à l'école vide de ses élèves pendant un jour de congé - ce qui arrive, selon moi, bien trop souvent ! - je prends des photos qui montrent l'état de délabrement de l'établissement, que ce soit dans les classes (bancs cassés, tableaux illisibles) ou autour (dépotoir, à ciel ouvert, de papiers et de petits plastiques provenant des glaces-yaourt sucées par les élèves).

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Rassemblement pour le salut au drapeau malgache

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Opération ramassage : pour une école propre !

Avant mon départ, j'ai pu persuader Mr Solo de mobiliser tous les élèves pendant quelques minutes, après le salut au drapeau et les communications de la Direction, pour nettoyer les abords des bâtiments scolaires. Je dois avouer ma déception, quand j'ai constaté que beaucoup d'élèves s'esquivaient pour cette petite tâche "ingrate" à leurs yeux. Comment dès lors se sentir concerné par l'état de leur école, si eux-mêmes ne sont pas capables d'un petit geste qui ne coûte rien et ne prend que quelques minutes ?

Lors de chaque séjour, j'ai pris l'habitude d'inviter, le dimanche qui précède mon retour en Belgique, les familles dont j'aide les enfants depuis maintenant plusieurs années. Fara accepte encore cette fois qu'on fasse la fête à Ylang Ylang : le personnel de l'établissement prépare les nourritures que j'apporte et dresse la longue table sous les grands arbres à l'ombre protectrice.

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Pour la fête, une table bien garnie...

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... avec force poulets et cochon

Les enfants sont si nombreux que les plus petits mangent à même le sol, sur une natte, mais leur appétit n'en est pas affecté, et fait plaisir à voir !

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Le groupe des tout petits

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Rivela a un peu moins peur du vazaha Paul

Il me reste à dire au revoir aux jeunes de Mitsinjo : c'est chose faite le mardi de mon départ, très tôt le matin, avant qu'ils ne partent à l'école. Photos, bien sûr, et un petit mot pour leur souhaiter bon travail : à cet effet, j'ai pris le risque de confier aux deux professeurs une petite tablette avec divers documents pédagogiques (en français et en anglais) mais aussi quelques "récréations" en forme de chansons, de bandes dessinées et de films d'animation.

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Le groupe des filles...

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... et celui des garçons

Tous ensemble, jeunes et adultes de MITSINJO

Pour les reconnaître, de haut en bas et de gauche à droite : Catherine, Chantal, Charles, Christelle, Derico, Elvine, Fabrico, Fabricia, Jacquinot, Jodickaël, Julien, Odon, Robert, Sidonie, Siska, Thonia et Violine ; avec les deux professeurs : Agapet (à gauche) et Hortensia (à droite)

Ce ne sera pas une confidence surprenante si je vous dis que j'ai laissé de mon cœur à Mahambo et, plus particulièrement cette fois-ci, à Mitsinjo. En remerciant tous ceux qui m'ont soutenu et aidé financièrement à mettre sur pied, en partenariat avec Fara et Faly, ce beau projet, je n'ai plus qu'à espérer être suffisamment en forme pour aller embrasser tout mon "petit monde" malgache au mois de mai prochain...